mercredi 11 juillet 2007

Le premier des petit


... en février 1938, la célèbre aviatrice Hanna Reitsch avait permis à la petite société Focke-Achgelis - spécialisée dans les autogyres et les hélicoptères - d'accéder à une renommée mondiale en pilotant plusieurs soirs d'affilée leur dernière création - le Fa-61 - à l'intérieur-même d'un Deutschlandhalle sports stadium plein à craquer.

Il n'en fallait pas plus pour convaincre l'Allemagne nazie de s'intéresser aux voilures tournantes riches de promesses militaires, notamment dans le domaine du transport, de la reconnaissance, ou de l'évacuation sanitaire. Mais il y avait loin des promesses à la réalité.

Plus encore que l'avion, l'hélicoptère souffrait à l'époque, et dans tous les pays du monde, du très mauvais rapport poids/puissance du moteur avec lequel on tentait de l'équiper. Il en résultait des machines aux performances fort modestes, qui tenaient davantage du fragile bricolage de tubes soudés que d'authentiques engins de combat capables de remplir de véritables missions à proximité du Front.

De fait, malgré ses dimensions respectables, et un moteur BMW développant la bagatelle de 1 000 CV - record absolu pour l'époque -, le développement du Focke-Achgelis Fa-223 "Drache" ne fut d'aucune utilité pour l''Allemagne nazie, et la vingtaine d'exemplaires construits à un rythme d'escargot avant la fin du conflit servirent d'abord et avant tout à accumuler divers records de vitesse et d'altitude pour voilures tournantes.

Dès la fin de la guerre, Heinrich Focke se retrouva en France, et particulièrement à la SNCASE, pour y monnayer son expérience en matière d'hélicoptères. Mais le fruit de cette collaboration, le SNCASE SE 3000, se révéla une impasse technologique. Simple copie française du Fa-223, et incorporant d'ailleurs un maximum de pièces d'origine, le SE 3000 se caractérisait en effet par la présence de deux rotors certes contrarotatifs mais implantés non pas l'un derrière l'autre - comme dans les Piasecki américains - mais bien l'un à côté de l'autre, donc de chaque côté du fuselage. Il en résultait un invraisemblable et fort lourd assemblage de supports et d'arbres de transmission, bien évidemment non carénés et débordant très largement à l'extérieur, ce qui pénalisait d'autant la traînée aérodynamique.

Après quelques vols d'essais, la SNCASE préféra jeter l'éponge et envoyer les Fa-223/SE 3000 à la ferraille

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