... le 5 mai 1945, les restes de l'armée du général Wenck - celle-là même qui, selon les ordres personnels d'Hitler, devait venir à la rescousse de Berlin et sauver l'Allemagne nazie des bolcheviques - les restes de cette armée franchirent l'Elbe, toujours pilonnés par l'artillerie soviétique, qui tirait indistinctement sur les soldats et les réfugiés civils.
De l'autre côté du fleuve, les Américains se contentaient de regarder le spectacle, un peu comme au cirque, lorsque le spectateur fasciné regarde le dompteur se faire dévorer par les lions.
Lorsqu'ils réussissaient à franchir le fleuve, par les quelques ponts encore en service, les soldats allemands étaient immédiatement dépouillés de leurs armes, et parfois de leurs montres ou de leurs décorations, par les Américains.
Craignant d'être refoulés et livrés aux Soviétiques, les "Hiwis" - les supplétifs russes de l'armée allemande - tentaient de passer en civils, tandis que les SS eux-mêmes brûlaient leurs papiers et leurs insignes.
Installé dans le parc du château de Schönhausen,ancienne résidence de Bismarck, le général Wenck prenait la mesure du désastre.
Le 6 mai, il ne contrôlait plus qu'un rectangle de huit kilomètres sur deux, adossé à l'Elbe, et sur lequel s'acharnait l'artillerie russe, massacrant par milliers soldats et civils, hommes, femmes et enfants, désireux de passer à l'Ouest.
"Un certain nombre de gens qui ne purent franchir l'Elbe finirent par se tuer", nota sobrement le colonel Reichhelm.
Des dizaines d'autres se noyèrent, en tentant de franchir le fleuve à la nage.
Le 7 mai, les artilleurs allemands tirèrent leurs ultimes obus sur les troupes russes, puis firent sauter leurs pièces.
Les derniers survivants de la Scharnhorst se rassemblèrent alors près du pont de Schönhausen, crièrent un ultime "Sieg Heil", puis traversèrent le pont, en jetant leurs armes dans le fleuve
Dans l'après-midi, Wenck franchit le pont à son tour, tel le capitaine quittant son navire en train de sombrer..
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