... au début de la guerre, les célèbres Junkers 87 "Stuka" avaient fait régner la terreur au dessus de l'Europe, et remporté de nombreux succès, grâce à la précision de leurs bombardements en piqué. Mais dès le début de la Bataille d'Angleterre, les dits Stuka s'avérèrent bien trop lents et trop vulnérables aux attaques de la DCA et des chasseurs ennemis pour être encore engagés au dessus de secteurs trop défendus.
En février 1943, réalisant l'imminence d'un débarquement allié sur les plages françaises, la Luftwaffe réclama donc un nouveau bombardier en piqué, qui ajouterait cette fois la rapidité à la légendaire efficacité du Stuka, à présent totalement démodé
Pour répondre à cette demande, les ingénieurs de Henschel imaginèrent une minuscule avion à réaction, capable d'échapper non seulement aux chasseurs ennemis, mais aussi - et surtout - aux tirs de défense antiaérienne les plus violents. Pour y arriver, il était naturellement indispensable de piquer à très grande vitesse. Mais il fallait aussi réduire au minimum la surface frontale de l'avion, donc la visibilité que ce dernier offrirait aux canonniers ennemis au moment du piqué.
Dans le Henschel 132, tout fut donc sacrifié à la réduction de la surface frontale,... y compris la position du pilote, désormais couché sur le ventre. Le moteur à réaction directement installé sur le dos du fuselage - à la manière du Heinkel 162 - procurait quant à lui toute la puissance nécessaire tout en n'augmentant la surface frontale que de manière négligeable.
On estimait généralement qu'un engin aussi petit, déboulant en piqué à près de 900 kms/h, constituerait pour l'artillerie antiaérienne une cible impossible à atteindre. Encore fallait-il que le pilote, couché dans l'habitacle, soit en mesure d'apercevoir la cible et de déterminer à la fraction de seconde près le moment exact pour larguer sa bombe, une prouesse qui dépassait les capacités humaines et exigeait donc un calculateur... qui ne fut naturellement pas livré dans les délais requis.
La complexité des problèmes théoriques et techniques à résoudre retarda d'ailleurs le programme de plus d'un an. Les premiers prototypes ne furent donc commandés qu'en mai 1944,... un mois avant le débarquement de Normandie, dont le succès retarda à son tour la construction des prototypes. Désormais jugée beaucoup moins prioritaire, cette construction ne débuta donc qu'en mars 1945, pour livraison prévue en juin,... soit deux mois après l'arrivée des chars russes dans l'usine Henschel...
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